Si à la Saint-Valentin elle me tient la main...
...Vivement la Sainte-Marguerite.
Yo!
Je sais qu’il est de bon ton de vomir sur la Saint-Valentin,
cette odieuse fête commerciale opportuniste, mais quand elle est prétexte à une
très bonne soirée on peut éviter de la jeter avec le bébé et l’eau du bain.
Après une harassante journée de boulot, consistant en gros à mater la télé et
écouter la radio, j’ai rejoint mon Chéri pas très loin de Bastille.
Il était adroitement vêtu, une seyante veste grise lui moulant les pectoraux,
son jean d’un brut sauvage épousant sa virilité telle un Eddie Barclay du temps
de son vivant.
J’étais moi-même fort élégante dans ma petite robe d’infirmière sexy – Ou de
dame de la cantine, c’est selon.
Nous avions réservé un table au merveilleux Sofa, pour son ambiance cosy et ses
serveuses radieuses.
Et pour la bonne tambouille.
Evidemment.
[Petite parenthèse : Quand ce mongolien de Cyril
Lignac va donner des cours de cuisine, devinez qui sont ses valeureux élèves ?
Les Ch’tis, bien sûr.]
[Ca devient insoutenable.]
[Je veux dire : Les gens pensent vraiment
que plus personne n’est capable de regarder une émission si aucun Ch’ti ne
vient la polluer de son accent de beauf et sa consanguinité ?]
[Mon Chat me bouffe les cheveux.]
Reprenons : La Saint-Valentin, tout ça.
Bah on était au restaurant, on n’allait pas faire un tennis, on a donc mangé
comme deux gros porcs boulimiques.
Grâce à moi, il a touché des papilles le sublime risotto aux cèpes et son huile
truffée.
Grâce à lui, j’ai goûté la première pintade de ma vie, et je l’ai dévorée.
Le vin fut à l’avenant.
On a ensuite pris un taxi pour rentrer, et là, il m’a offert une bague.
Or blanc et diamants.
Parfaite.
Et moi, qu’ai-je sortie de ma hotte magique, se demande la foule angoissée ?
« In Love ».
Le jeu de société romantique et coquin réservé aux couples.
Acheté à Soho.
Oui .
La honte.
Je sais.
Le cadeau bidon.
La honte.
Je sais.
Une bague en or et diamants, un jeu romantique et coquin réservé aux couples
acheté à Soho.
(Avec le prix encore dessus.)
Ca va, je ne pouvais pas savoir qu’il aimait le 14 février au point de me
quasi-demander en mariage, pouvais-je ?
[Putain mais Cyril Lignac a appris à parler, un jour ?]
Nous avons donc joué, et il a gagné.
Faut dire qu’avec des questions du type « Lequel de vous deux peut faire
le plus d’abdos en une minute » on cherche encore le romantique et le
coquin.
Et que je n’avais aucune chance. (Cf. le paragraphe sur son torse musclé et ses
parties idoines.)
(Aucun rapport avec les parties, c’était pour griser l’ambiance.)
Y a aussi des questions comme « Parmi tous vos baisers lequel vous a
laissé le meilleur souvenir ? » ou « Offrez-lui une preuve d’amour, là,
maintenant, tout de suite » et là forcément les choses prennent une autre tournure.
(S’il de l’amour il n’y a que des preuves on peut dire avec joie que celle-là
le comblât.)
Et puis, ça y est, les billets son réservés.
Le 10 mars, nous nous envolons pour la Hongrie, lui et moi, sur les traces de
mon papa.
Quelques jours à Budapest pour oublier Paris.
Nous avions prévu Bratislava en hommage à Michael Youn – et accessoirement aux
origines slovaques de mon Amoureux – et c’était bizarrement très cher donc nous
avons bifurqués vers mes racines à moi.
Ou plutôt j’ai bifurqué toute seule et il a acquiescé.
J’essaie, de toutes mes forces.
Mais je n’y arrive pas.
A demain, Jean-Martin.
T.K.